Différence RolePlay et Background

Ère 640 du monde des Douze, un groupe d'aventuriers sous la domination du seigneur vénéré et tout puissant Djaul raconte l'histoire de leur blason, qui un jour sera reconnue comme l'un des plus puissants d'Amakna.

"Nous étions encore peu nombreux à parcourir les terres de Pandala en cette fraîche matinée. Mais nous savions que le peu de chasseurs présents s'étaient rassemblés à l'écoute d'un vieux fou racontant l'histoire d'une créature au regard féroce, à l'haleine putride et à la puissance inconnue.
Nous, aventuriers téméraires sommes allés à sa rencontre, afin de la vaincre, ou de se faire vaincre. C'était marche ou crève, une quête plus ardente que les terres de feu, plus frissonnante que Frigost, plus sombre que Brâkmar.
Armés de nos épées, marteaux et autres pelles, fendant l'air d'un coup agile, nous avons marché. La brise du matin caressait notre visage, la visibilité, réduite par l'épais brouillard, nous handicapait.
Intrépides, Tahroy notre meneur, moi Grimmy et le reste du groupe avancions tête baissée...
Fous, nous étions fous..."

Le Xélor qui racontait cette histoire en avait la tremblote, il tenait son marteau si fort que des goutes de sueur ruisselaient le long de son bras fort. Grimmy regardait autour de lui, les quelque habitants qui l'écoutaient étaient submergés. Le Xélor se remit à parler, bégayant :

"Ahem... Chaque seconde paraissait éternelle, chaque petit bruit faisait sursauter l'un de nous tandis que nous entrions dans une forêt, ce devait être dans une zone secrète, car jamais je n'avais vu tel paysage au cours de nos nombreux voyages : des arbres immenses aux feuilles multicolores, des oiseaux de feu d'une taille impressionnante, une eau délicate qui s'écoulait autour de nous, comme désireuse de nous voir nous y désaltérer, pour finalement sombrer dans les méandres de la souffrance.
Oh oui ! Ce bois aux airs utopiques n'était qu'un voile, la beauté fut effacée par un soupir, puis un cri, puis une forme ...
C'était là ..."

Le Xélor but une gorgée d'une eau saine et rafraichissante, la peuplade autour de la table où il s'improvisait conteur de bonnes aventures s'était étendue.
Il reprit finalement :

"C'est donc là qu'une créature, à la fourrure parsemée de motifs envoûtants, au regard charmeur et à la posture royale se présenta à nous.
Elle était gigantesque, et employait à notre grand étonnement un langage compréhensible. Nous, pétrifiés, étions incapables ne serait-ce que de mouvoir les lèvres ou d'empoigner nos armes.
Non, contrairement aux dires du grand-père, c'était un être inoffensif. Devant notre paralysie, Il éclata d'un rire joyeux et bienveillant. Puis du haut de Sa sagesse Il nous parla. C'était un dialecte étrange, loin du Bwork, loin de l'Amaknéen, loin de tout. Il se prénommait Kitsou Sang et s'exprima en ces mots : "Aventuriers du monde des Douze, vous qui êtes aujourd'hui face à moi, je vous fais don d'une quête. Veillez sur mon trésor, son pouvoir est semblable à celui d'un dieu."
Ce fut Ses dernières paroles... Ayant trouvé héritier, il se vida de Son sang qui se répandit à flots sur les aventuriers. Les plus futés vidèrent leurs fioles de leur contenu afin de les remplir de ce liquide. Ce sont eux, qui aujourd'hui se sont unis pour créer la guilde ~Sang Blables~"

A bout de souffle, le petit Xélor descendit de sa table. Il exhiba aux yeux des badauds une fiole de ce précieux sang, dont l'éclat se reflétait dans ses yeux. A sa vue, la fierté se dessina sur le visage de Grimmy.

Parmi les dix dragons issus des dragons primordiaux, Terrakourial est l'un des plus mystérieux. La créature aux écailles d'émeraude se dissimulait dans une forêt dense où la végétation était si luxuriante que les rayons du soleil ne parvenaient pas à atteindre le sol. La faune et la flore s'y développaient suivant divers étages. Perdue au milieu de cette forêt primaire, vierge de tout contact avec la civilisation humaine, la demeure du dragon n'était connue de personne. Terrakourial ne se déplaçait que rarement. Durant le jour, il restait à l'abri des regards, dans l'ombre des grands arbres. La nuit tombée, il lui arrivait de flâner sous la lumière de la lune naissante pour glisser sur les cimes des arbres tel un serpent sur l'eau.

Lorsque Sadida envoya ses poupées afin de séduire les dragons et provoquer la naissance de Dofus, Terrakourial fut lui aussi sous le charme. Il découvrit la maisonnette des dieux au milieu d'un parterre d'orchidées, dans la canopée. Il fut aussitôt captivé par le reflet qu'elle lui renvoyait. En réalité, il tomba amoureux de lui même de lui même, de son image projetée dans la frêle silhouette de la figurine sadidadesque. Narcissique, comme ses semblables, Terrakourial chérit la poupée au point que son amour donna naissance à une couvée de Dofus Ocres.

Terrakourial devint alors plus éxubérant. Il se mit à parcourir les vates étendues de la forêt de jour comme de nuit, provoquant sur son passage de multiples floraisons spontanées. Sa magie et son bonheur se reflétaient ainsi dans la nature qui n'avait jamais été aussi luxuriante. Il s'éloignait de plus en plus de sa demeure, heureux de faire partager sa joie. Les déplacements se faisaient plus longs et il était d'autant plus enthousiaste de retrouver sa compagnie inanimée et ses œufs lorsqu'il rentrait enfin chez lui. Au cours d'une de ses sorties, un vent malin souffla sur le nid où résidaient la poupée et les Dofus. La tempête emporta la petite marionnette et les œufs glissèrent d'étages en étages jusqu'au sol. Ils furent entrainés au plus profond des abîmes, au fond d'une tourbière. Loin de se douter de ces événements tragiques, Terrakourial ne revint dans sa demeure que quelques semaines après en être parti. Ne trouvant plus son amour ni les fruits de leur union, il fut totalement abattu. Certains l'auraient vu partir à la recherche de sa couvée dans une tourbière. Mais personne ne l'a jamais revu depuis lors.
Le dragon ayant disparu, la forêt vierge se transforma totalement. Elle dépérit rapidement et les arbres autrefois si grands et si majestueux ne furent plus que des troncs tordus par le vent et noircis par les incendies. Une grande partie de la forêt fut ensuite emportée sous l'eau, recouverte par l'océan qui rongea en partie l'ancien territoire du dragon. De cette zone, il ne reste qu'une île perdue, loin du continent amaknéen. Seule une plante gigantesque subsiste : L'Arbre Hakam. On raconte qu'il abritait autrefois le nid du dragon.